Auberge De La Forge
L'expérience
Elle est bien jolie cette grande maison à l’architecture typique posée au milieu du village, dont les jeunes propriétaires ont soigné la déco en respectant le style : beau pavé, cheminée centrale, brique rose apparente, chaises élégantes et plateau bois sur les tables sans nappage. Pour faire vivre à deux cette affaire relancée en 2020, Claire Cames et Théo Fernandez, au bagage considérable (Ritz, Meurice, Castellet…) ont adopté le mode table d’hôte (menu unique, caché et imposé, quatre plats seulement répétés durant un mois) pour gagner en confort de travail et équilibre. Ainsi, cette année, peu de temps avant l’arrivée du printemps, c’était maquereau pour tout le monde, chou-fleur, gelée de yuzu et ponzu, un saint-pierre très bien cuit, chou de Bruxelles beurre au Noilly Prat kumquatine bien présente et cardamome noire, et l’agneau, gracieusement décliné, panoufle, feuille à feuille de céleri et miso, condiment anchois au citron noir. S’il est difficile de qualifier une cuisine à travers trois suggestions mensuelles (c’est Claire qui s’occupe des desserts, et son interprétation du fenouil était bien intéressante), on notera néanmoins la justesse technique, les codes du gastro, la recherche permanente d’acidité (pas un seul plat sans agrumes) et la chance pour les Toulousains en promenade de trouver un lieu agréable et chic qui leur corresponde. Cave correcte, étendue à de nombreux vignobles, aux tarifs sages dans l’ensemble. Pas de vins au verre affiché, mais proposés oralement.