Auberge Du Pont

L'expérience

Cela pourrait s'écrire comme un roman, une vieille bâtisse du XIXe qui brûle, un Breton têtu (pléonasme) qui ne s'avoue pas vaincu et qui reconstruit. Un an plus tard, une auberge flambant neuve renaît de ses cendres tel un phénix, plus belle que jamais. Voilà l'histoire de L'Auberge du Pont qui a rouvert pour le plus grand bonheur des amateurs de bonne chère dans cette belle région d'Auvergne. Décorée avec goût dans des ambiances différentes en fonction de la salle choisie, le tandem Christelle et Rodolphe Regnauld ayant pris le temps de bien faire les choses. En cuisine, le chef peaufine les plats, les pense méticuleusement, s'appuyant sur les beaux produits de sa région d'adoption tout en n'oubliant pas les trésors de sa Bretagne natale. Il suffit de déguster la saint-jacques de plongée des côtes bretonnes, en tartare et simplement snackée pour comprendre, et ici le caviar semble s'être perdu. On poursuit avec l'omble chevalier sur une déclinaison de butternut et son jus de viande à l’oignon de Roscoff caramélisé. Si le chef sait tenir une poêle avec les produits de la mer, il est aussi habile avec les produits de la terre, le pigeon des Deux-Sèvres servi en trois façons, sa poitrine rôtie sur le coffre encore rosée, sa cuisse confite et ses abats sur une tartine, une déclinaison autour de la betterave, en chips, en purée avec des mûres et servie sur table, un jus réduit acidulé, la truffe de Bourgogne est presque en trop. On fait une halte par les fromages et les pâtes persillées comme cette fourme fermière de Valcivières avec ses 8 mois d'affinage à la prise de bleu naturelle, ou le célèbre bleu d'Auvergne. Les desserts terminent l'aventure de la manière la plus digne, à commencer par ces surprenantes girolles à l'eau-de-vie, rhubarbe, noisettes, sorbet à l'oseille et la pomme fièrement posée sur l'assiette et renfermant des secrets de gourmandise. Au service, Christelle Regnauld et sa petite équipe prolongent le plaisir d'être ici. Côté cave, Adrien Chezal, qui a travaillé avec Régis Marcon et aussi à la Chèvre d'Or, à Èze, connaît son affaire, il saura vous guider à travers les 900 références et, pour les Bretons égarés et les autres, vous proposera même un cidre à nul autre pareil. Pour les gourmands, la petite boutique qui propose les produits que le chef utilise et permet de rapporter chez soi des bonnes choses à manger.