C’est une histoire de filiation et de transmission, le fils et le père, Éric Westermann et la grande cuisine d’Antoine, Buerehiesel dans le parc de l’Orangerie, le parc de l’Orangerie à Strasbourg, et Strasbourg en Alsace. Depuis la table, c’est comme une projection lente et cadencée vers une vision panoramique du pays, à la fois culturelle et technique, ensuite ramenée dans l’assiette et le cadre, pour vivre un condensé généreux et référencé. On retrouve ici la généalogie d’une réussite familiale, des couleurs et des goûts authentiques, où les décennies passées semblent converser sur un pied d’égalité. Le décor est exceptionnel, une maison de conte alsacien, au cœur d’un parc arboré. L’impression est saisissante, surtout dans la verrière au milieu des fleurs et des arbres, dans laquelle règne une atmosphère onirique, surtout le soir. Ce décor de pays des merveilles, délicieusement désuet, se prête parfaitement aux assiettes d’Éric Westermann, technicien attaché au long terme, et qui déroule dans son menu, une continuité cohérente et juste. On retrouve les idées d’hier et d’aujourd’hui, uniquement pour le bien et le meilleur, l’entrée rose au homard bleu rôti à la verveine, melon, pastèque et fruits du Kochersberg, les incontournables cuisses de grenouille au cerfeuil et schniederspaetle à la crème d’Isigny, la belle complexité du saint-pierre à la courgette, huile d’olive intense et marsala de 41 ans, ces élégantes parpadelle de courgette de Nice, alternant le jaune et le vert, le juteux agneau Lacaune décliné, l’épaule confite, le gigot et la selle rôtis, gremolata et artichaut farci au basilic. Le dessert nous ramène en Alsace, sur des quetsches aux épices et fromage local. Cave exceptionnelle avec plus de 1000 références, d’abord en Alsace, puis partout en France, des vins de prestige pour les dîners d’exception, comme des vins de table, pour se faire plaisir sans se ruiner.
